Baobab (Adansonia digitata).
Arbre de la famille des bombacacées des régions tropicales d'Afrique et d'Australie.

"Un calebassier appelé pain de singe, que les wolofs nomment gouï dans leur langue..."
(Michel Adanson, août 1749, Saint Louis du Sénégal).

Le mot baobab vient de l’arabe : bu hibab (fruit au nombreuse graine) et lobab (noix, amande, pulpe, moelle ou mie de pain).

Vendredi 4 avril 2003 : un nouveau jardinier
Sur mon chemin, j'ai rencontré un Alexandre.

Il portait dans sa main un petit pot de terre cuite. Ce petit pot de terre cuite était rempli d'une terre brune comme la nuit.

Dans cette terre brune comme la nuit était planté un grand poteau. En haut de ce poteau, flottait au vent un grand drapeau frappé aux armes d'Alice.

Tout cela était accompagné d'un parchemin. Après m'être réfugié dans un endroit secret, j'ai déroulé le parchemin et j'ai découvert la grande aventure d'une graine de baobab.

C'est ainsi que je suis devenu JARDINIER !

Dimanche 6 avril 2003 : Bao se porte bien

Bao se porte bien. Bao, c'est le petit nom que j'ai donné au baobab parce que baobab c'est un peu long à dire.

J'aime bien lui donner sa douche. Je fais couler l'eau partout sur lui : il ne dit rien. Je crois qu'il adore qu'on lui mouille la tête.

Maintenant qu'il fait froid, même très froid, Bao ne joue plus dans le jardin. Il reste sagement à la maison. Assis à côté de Tigri, il regarde par la fenêtre. Tigri s'excite en voyant des oiseaux et Bao rêve d'oiseaux perchés sur ses branches :

- Ah ! Ces pigeons, ces pies… qu'on me laisse sortir, tu verras, je n'en ferais qu'une bouchée.
- Non, je les protègerai, ils se poseront sur mes plus hautes branches et...
- Pff ! Je grimperai et je te les ferais passer à la casserole en moins de deux !

Alors Bao pleure mais Tigri le rassure tout de suite. Il se frotte contre lui en miaulant :

- Mais non, j'rigole, je fais le chat, c'est tout : ils sont bien trop gros pour moi ! Allez, on va piquer un petit roupillon tous les deux.

Et Bao s'endort, Tigri ronronne tranquillement à son pied.

Je ne sais pas pour les chevaux mais LES ARBRES, CA DORT DEBOUT !

Mardi 8 avril 2003 : Bao s'ennuie tout seul

Bao s'ennuie un peu parce qu'il est tout seul. Alors, il rumine.

Il dit que depuis qu'il a quitté l'Afrique, les choses ne sont plus pareilles, il voit la vie autrement.

Il dit que tout le monde se moque de lui, qu'on le trouve moche et gros. Alors je lui répète encore et encore qu'il y a un châtaigner en Sicile qui est beaucoup plus gros que lui.

Il dit qu'il veut des copains pour jouer mais je lui fais bien comprendre que c'est difficile de s'occuper d'un baobab, alors, pensez, deux, trois...

Pour le distraire, je lui fais des tours de magie... Il aime beaucoup quand je sors une colombe ou un lapin de mon chapeau mais pas du tout quand je transforme un mouchoir de soie en belles flammes bien chaudes…

Pour l'amuser, je joue avec lui. Je le déguise en sapin de Noël, j'accroche du gui pour s'embrasser dessous, je joue au bûcheron qui n'a pas assez de force pour couper l'arbre.

Alors il rit, rit, rit et toutes ses larmes de tomber : IL PLEUT !

Le bonheur
(Mélissa Montigny, Ecole La Fontaine - Liévin)

Autour de l'arbre de coeur
Où poussent les étoiles de toutes les couleurs,
Volent les papillons du bonheur.

Jeudi 10 avril 2003 : Légende du Kilimandjaro, Kenya

Il y a devant nous une source et un petit étang. Quand aucun vent ne souffle, la surface de l'étang est lisse comme un miroir. Il y a très, très longtemps, le baobab était auprès de l'eau et dressait sa cime vers le ciel.

Il voyait les autres arbres qui avaient des chevelures fleuries, de tendres écorces et des feuilles. Tous étincelaient de couleur et le baobab voyait tout cela dans le miroir et il était malheureux. Ses feuilles à lui étaient minuscules, ses fleurs imperceptibles. Il était gras et son écorce ressemblait à la peau ridée d'un vieil éléphant. L'arbre invoqua Dieu et se plaignit à lui.

Dieu avait créé l'arbre et était satisfait de son œuvre qui n'était pas semblable aux autres. Il aimait la diversité. Seulement, il ne pouvait supporter la critique. Il demanda à l'arbre s'il trouvait beau l'hippopotame ou agréable le cri de l'hyène. Puis Dieu se retira dans les nuages. Il voulait qu'on le laissât réfléchir en paix. La création d'hommes qui lui plairait lui causait déjà bien du souci....

Le baobab ne cessait, ni de se regarder dans le miroir, ni d'élever vers lui ses plaintes. Dieu descendit donc, saisit le baobab, le souleva, le retourna et le replanta dans la terre, comme ça : à l'envers ! Ainsi l'arbre ne se voyait plus et ne se plaignait plus.

TOUT ETAIT RENTRE DANS L'ORDRE.